Ce matin je t'ai regardée dormir.
Moment volé à la vie qui ne s'arrête pas.
Le train est passé.
La pluie est tombée.
Mais j'ai laissé passer et j'ai laissé tomber.
Ce matin je me suis arrêté quelques minutes.
Points de suspension au-dessus de toi.
J'ai voulu faire du bruit pour observer tes yeux s'ouvrir.
Mais j'ai préféré garder... la parenthèse ouverte.
Les bombes tombaient sur حلب,.
Les femmes avaient dû se battre, encore, en Pologne.
Et toi tu dormais sous mes yeux du matin.
Le ventre contre le matelas et le visage tourné.
Un deuxième train est passé.
La pluie s'est arrêtée de tomber.
Les dernières secondes de ton sommeil, je me les suis gravées.
Ce soir j'écris ces petites phrases pour ouvrir à nouveau la parenthèse.
Et m'y blottir entre toi et ces points de suspension...