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Il y a des tristes printemps

Il y a des tristes printemps

Comment bascule-t-on ainsi ?

Violemment ? Petit à petit ? Petit à petit puis violemment ?

 

Je ne sais pas.

Je sais juste que quand la semaine dernière j'apprenais la mort d'un militaire, puis deux, ce n'était qu'une nouvelle parmi d'autres. Et puis lundi...

Comment bascule-t-on ainsi ?

 

Une pensée pour ces sept victimes et encore plus encore pour ces familles et ces amis laissés derrière.

Il reste comme une rafale de questions qui fait écho à celle des bruits filmés d'hier matin.

 

Une seule réponse dans l'immédiat : se réunir.

Cela me semble mille fois plus pertinent que des lois votées à la va-vite : La pénalisation de la consultation de sites "terroristes", une proposition peu réaliste. C'est aller dans le même sens insensé que les neo-con américains qui au lendemain du 11 septembre 2001 initiaient le redoutable Patriot Act.

 

Une priorité donc : se réunir.

Se réunir dans la rue, occuper ces espaces de tout notre amour, de toute notre solidarité. 

Une marche silencieuse pour "la République unie contre le racisme, l'antisémitisme et l'intégrisme" se déroulera dimanche à Paris à partir de 15h00, de la Place de la Bastille à la place de la Nation.

Et puis encore et toujours : discuter, échanger. Écouter.

Comme nos amis tunisiens de Tunis Tribune qui lancent déjà cet appel : À cause de lui, estime-t-il, les Arabes et les musulmans seront regardés comme des terroristes : "Sa gloire est notre désarroi et notre désespoir.".

Écouter les autorités palestiniennes qui condamne ces crimes odieux. Ils refusent que leur cause serve d’alibi à la barbarie. Que cela soit répété et ce discours de paix amplifié.

Nous écouter nous-mêmes aussi : en insistant sur l'origine algérienne de Mohamed Merah, dont la mort a été annoncée ce jeudi midi, la France externalise le crime et se lave les mains de toute responsabilité. Au risque de mettre tous les musulmans du pays à l'index. C'est ce qu'on peut lire ici, dans le Courrier International.

 

 

Et puis pour finir, ces quelques notes somme toute bien classiques mais qui ont accompagné ma journée de mercredi.

 




Post-scriptum qui fait du bien, Toulouse avant-hier (vendredi 23 mars 2012).

Un rassemblement simple a eu lieu sur la place du Capitole pour une minute de silence en hommage aux victimes.
(merci Nadja pour le témoignage et la photo)
2012 03 25 Toulouse par Nadja