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Telle est la télé en février et mars deux mille onze.

Telle est la télé en février et mars deux mille onze.

Quand j'avais dix ans, quand j'avais treize ans.

Je voulais, physiquement, ressembler à MacGyver. Dans mon adolescence forcément troublée, j'allais trouver grand secours dans la coupe de cheveux dite "mullet". En français :  nuque longue. Mais mes lacunes en chimie ne feraient pas de moi un MacGyver, qu'on prononçait alors mac gaiveur, à la française.

À la même époque, quelques heures après les aventures explosives de Richard Dean Anderson, il n'était pas rare, sur la même chaîne, dans la même petite boite noire qui trônait dans le salon, de voir bégayer l'anti-MacGyver. L'immonde, à qui je ne voulais certainement pas ressembler ! Tout en puanteur et en crasse. Alors que MacGyver était capable de fabriquer un ULM avec une boite d'allumettes, trois punaises et de la patafix, son numéro fétiche, à lui, était de foutre le feu à un billet de 500 francs. Oui, je parle de Gainsbarre. Encore une fois.

 

 

Flash-forward de vingt et quelques années.

2011.

 

MacGyver a survécu à peine plus d'un an à Serge. Sa coupe de cheveux s'est bien démodée. Et à l'heure du tout propre (merci pour nos poumons, nos narines), il m'arrive de penser que l'odeur crasseuse de gitanes manque. Me manque même à moi, qu'un simple adieu à jamais fait toussoter comme une pucelle qu'il aimait tant. Hier, par hasard et pas rasé, je suis arrivé dans un salon de coiffure, dans l'Est berlinois. Au moment de dire dans un allemand improbable quelle genre de coupe de cheveux je voulais, j'ai sorti sur mon téléphone magique cette photo du bel animal. Pas encore Gainsbarre, plus tout à fait Serge.

 

http://www.nikohk.com/wp-content/uploads/2007/07/jeanloup-sieff-serge-gainsbourg-1970.jpg

 

Comme un joyeux bordel capillaire, ce sont d'abord, surtout, ces grosses mèches qui se font pattes, par dessus ses oreilles (de chou), qui me plaisent. C'est marrant de voir qu'au fur que mon poivre se fait sel, je m'éloigne en ferry-boat des années Reagan. Me voilà bandant plus pour le petit juif péteur que pour le bel et ingénieux américain.

 

 

 

Vous allez en bouffer du Gainsbourg. Enfin je l'espère !

Car c'est bien ça le plus triste. À l'heure où la télévision française nous laisse entrevoir autre chose que la rencontre avec Whitney et ce billet qui n'en finit donc plus de brûler, j'ai peur que nos yeux se détournent. Il faut pourtant bien se forcer à sortir de ces cases, à faire exploser ces tiroirs dans lequel on enferme ce que l'on ne connaît pas, ou pire, ce que l'on croit connaître.

Vous trouverez, sur le lien ci-après, une vue d'ensemble des programmes proposés à la radio et aussi à la télévision sur les réseaux publics :  Des hommages multiples.

Parmi tout ça, le 2 mars, le jour-même de la disparition de Serge Gainsbourg il y a 20 ans, France 3 rediffuse en seconde partie de soirée le très beau documentaire "Gainsbourg, l'homme qui aimait les femmes" signé Didier Varrod. Je vais personnellement, privilégier le programme intitulé "Mes images privées de Serge" qui passe ce soir à 22h40 sur Arte. C'est un film réalisé par Jane Birkin à l'aide d'images de leur vie privée qui fera découvrir aux téléspectateurs, un papa clown, bien loin de ses écarts médiatiques. Extrait.

 

 

 

 

 

Je reviendrai ici, dans quelques jours je pense, vous parler de Serge Gainsbourg. Ou plutôt pour poster quelques documents qui valent le détour. Des images rares mais aussi des articles de presse qui nous feront voyager, et dans le temps, et à travers la France. Je n'en dis pas plus.

 

 

Et voici, pour prendre congé, des images, elles aussi rares, d'une chanson bien connue. Serge est avec Zizi Jeanmaire dans un Show Roland Petit.