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Le premier mai 2002

Le premier mai 2002

Il y a quinze ans, j'étais dans les rues de Paris avec un ami. Dans ma vie, cela restera un grand moment de fierté que j'ai du mal, aujourd'hui encore, à dissimuler.

Nous étions partis la veille depuis Dublin sur un coup de tête, un coup de coeur. Nous avions pu poser à la dernière minute une journée de congés. Je me souviens que certains collègues n'avaient pas pu se joindre à nous. On allait marcher pour eux aussi. Nous étions une bande d'amis, une bande de jeunes à nous tout seuls. L'avion RyanAir et un piteux hôtel de Montmartre nous avait vomis dans les rues de Paris.

Je crois que je n'ai jamais revu une telle foule et une telle ambiance de cohésion, d'union. Je n'étais malheureusement pas capable de me rendre à Paris le 11 janvier 2015. À l'époque, je n'avais pas encore fait de Fête de l'Huma mais il y avait forcément un air de cela. Et bien plus encore puisque au-delà des partis, des syndicats et des âges, les français s'étaient retrouvés en bloc. Un bloc qui faisait marcher son indignation.

On avait tous grandi entre Mitterrand et Chirac et voilà que déboulait le diable. Celui qu'on nous brandissait, enfants, pour nous dire qu'il était le mal incarné. Le racisme. La raison même des petits badges jaunes Touche pas à mon pote que j'avais distribués quinze ans avant. Quinze ans après, le diable était là. Pas en position d'être élu, non. Mais il avait foutu par terre mon Parti Socialiste, mon candidat.

Le premier mai 2002
Le premier mai 2002
Le premier mai 2002
Le premier mai 2002

Et me voilà quinze ans plus tard.

Quinze années pendant lesquelles le camp du diable est devenu un parti politique comme les autres. J'en veux pour preuve ses histoires de sous et ses conflits d'intérêts. La fille du diable a repris le commerce et en a retapé la façade.

D'élections en élections, le petit village de ma grand-mère aux yeux bleus ciel a placé ce parti en tête. Cela fait plusieurs scrutins que le bleu marine est venu teinté le beau regard de ma mémé ainsi que le nôtre. On nous avait annoncé sa présence au second tour. Comme en 2002, c'est toute une frange de la population qui n'est plus représentée. Cette fois il y a plus de variations, c'est le lot d'un pays qui ne fonctionne plus avec le bipartisme.

Les rues, sans être vides, résonnent forcément un peu plus creux.

Le premier mai 2002
Le premier mai 2002

 

 

À la veille des Élections Législatives, j'ai trouvé le sujet de cet article très intéressant :

    

 

 

 

Je n'ai pas de leçon à recevoir de ces gens de gauche qui ont voté Macron par tactique.

Le Zouave au printemps 2017