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Fats oh Fats !

Fats oh Fats !

Oh qu'elle fait mal celle-là...

Pas plus tard que ce midi, je déjeunais avec une amie quand son nom, son joli nom (Antoine "Fats" Domino Jr.) est venu faire danser notre conversation. Tout ça à cause de l'achat  récent de cet objet là :

Fats oh Fats !
Fats oh Fats !

Je suis persuadé que plus d'une personne, à l'annonce de son décès, vont se dire "Bon sang, je pensais qu'il était déjà mort depuis longtemps !". Et s'il n'y avait pas eu cet atroce et morbide ouragan Katrina en août 2005, je me serais probablement dit la même chose.

Alors que Katrina s'approche de la ville de New Orleans il y a plus de douze ans, Fats Domino choisit de rester à son domicile auprès de sa famille. Une des raisons étant la santé fragile de son épouse Rosemary. Au final, sa maison a été parmi les coins les plus touchés, les plus inondés. Et plus aucune nouvelle de Fats.

Quelques jours après, quelqu'un avait même graffé sa maison d'un message, RIP Fats. You will be missed. On avait pu voir ce message dans les news.

Fats oh Fats !
Fats oh Fats !

La journée du 1er septembre fut confuse avec des informations alarmantes à son sujet. On apprendra finalement que sa famille et lui-même avaient été sauvés par hélicoptère au dernier moment par des gardes-côtes. Je me souviens encore assez vividement m'être imaginé la scène ! Fats Domino, soixante-dix-sept ans à l'époque, en train d'être hélitreuillé.

Ils avaient bien sûr tout perdu et dès janvier 2006, le travail de reconstruction de la maison familiale avait commencé. Le Président W. Bush était venu en personne lui remettre une nouvelle copie de la National Medal of Arts que Bill Clinton lui avait auparavant remise. Les disques d'or avaient eux aussi été remplacés par la RIAA et Capitol Records.

Cela peut sembler ridicule et même indécent au regard des malheurs et morts causés par Katrina. Mais cet homme-là incarnait la Louisiane autant que la ville de New Orleans. Et par la suite, il s'est énormément investi dans la reconstruction de la ville malgré son âge et son état de santé qui lui avait parfois empêché de jouer sur scène pour des besoins caritatifs.

Voilà...

Voilà encore une fois à l'oeuvre le fameux jeu de ping-pong, de dominos ? Ou de saute-montons. Les Beatles m'ont fait passer d'un artiste à un autre. Et cela ne s'arrête pas. J'étais déjà bien enfoncés profondément dans ce son de la Louisiane (merci les compilations Soul Jazz Records de Yann et Olivier en 2001) quand je décidais de partir à la recherche des chansons de Fats Domino.

 

Et là je suis tombé sur des morceaux qui, pour certains, sont des bijoux que je voudrais emporter avec moi après le coucher de soleil final.

Allez, une pour la route mais, s'il vous plaît, prenez le temps de chercher une compilation de Fats Domino. Et buvez un coup à la santé de ce beau pays torturé. En écoutant ses gros doigts swinguer sur les blanches et sur les noires...

Fats oh Fats !
Fats oh Fats !
Fats oh Fats !
Fats oh Fats !
Fats oh Fats !