Plus de cent femmes sont tuées chaque année par leur conjoint, leur mari ou leur ex-compagnon. Derrière cette statistique, il y a des prénoms, des histoires, des vies. Cette litanie funéraire égrène des meurtres conjugaux qui ont eu lieu en 2017. En un an, on en a relevé au moins 110.
Titiou Lecoq, journaliste à Libération, s'est lancée l'année dernière dans cette entreprise que certains pourraient trouver sordide. Mais à la lecture de chaque paragraphe, l'expérience est parlante.
Une précision de Titiou Lecoq :
J’ai également choisi de ne pas inclure ce qu’on appelle les «suicides altruistes», ces couples où la femme est malade, par exemple atteinte d’Alzheimer, et où le mari la tue pour mettre fin à sa souffrance, ou parce que, lui-même malade, il sait qu’il ne pourra plus s’occuper d’elle. J’ai estimé que dans ces cas, il y avait peut-être eu un pacte fait par le couple. Mais force est de constater que je ne suis pas tombée sur le cas inverse. Une femme qui tue son mari atteint d’Alzheimer. Pourtant, cette configuration d’une femme qui s’occupe de son mari malade doit être courante. Mais il est possible que les femmes ayant été élevées dans l’attention aux autres, dans l’idée qu’elles étaient là pour prendre en charge leurs proches, choisissent d’assumer leur mission jusqu’au bout, peu importe à quel point le quotidien devient difficile. On peut donc également voir dans ces meurtres une marque de genre.