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Égaré, insouciant dans l'âme du printemps

Égaré, insouciant dans l'âme du printemps

Il est mort, qui dit mieux ?

Encore un départ qui marque. Empreinte empruntée qui laisse comme le poids d'un oiseau sur le coeur.

Higelin. Fils de cheminot.

Et père de véritables trésors. Or pur.

Bois d'amour.

Égaré, insouciant dans l'âme du printemps

J'ai passé les soirées de vendredi et samedi à me replonger dans ses chansons mais aussi dans des programmes télé où il parvenait systématiquement à faire souffler un vent de fraicheur que ce soit avec ses yeux et ses cheveux fous, ou quelques mots prononcés le rêve en coin.

Je vais donc partager ici avec vous quelques chansons. Des vidéos donc mais aussi des liens vers des témoignages, des articles. Il n'est pas parti.

 

On commence par la fin ?

Le samedi 24 octobre 2015, Higelin monte sur scène. Une dernière fois. Ce sera, c'était, à la Philharmonie de Paris. Concert exceptionnel disponible en entier sur le site d'arte mais aussi de la Philharmonie ici.

 

Énorme coup de coeur pour ce programme que j'aime beaucoup. Forcément, une balade dans les dédales de la discothèque de la Maison de la Radio, c'est un pur bonheur. Alors quand c'est le tour de Jacques Higelin, c'est le panard.

Attention, je précise que j'étais déjà aux anges avant la dixième minute du programme. Après, je planais. Higelin, toujours en lévitation et lunaire, est pourtant une des rares personnes à parler si justement des Beatles.

 

Superbe compilation de titres, un délice à déguster en chronologie. De ses débuts à ses albums récents.

 

Je m'y suis repris à quatre fois pour parler du titre suivant. L'émotion ressentie au début des années quatre-vingt-dix à son écoute est intacte. Et comme toute émotion, j'ai un mal de chien à la mettre en mots. Disons que c'est un titre qui me fait à la fois pleurer (littéralement pleurer), frissonner (littéralement frissonner). Ce titre m'enferme dans un cocon, il sent l'amour, il pue l'amour. Il est hors du temps, je suis dans une bulle qui part loin, loin dans le cosmos.

C'est quelques années après l'avoir découvert, sans doute au milieu des années quatre-vingt-dix, que j'ai réalisé qu'Higelin l'avait écrite pour sa fille qui venait de naître. Il donne sa date de naissance (le vingt-quatre/neuf/quatre-vingt-dix) sur un autre titre du même album.

Je n'allais pas réentendre ce titre avant longtemps. Mais je me souviens très clairement de la nouvelle lumière qui est venue éclairer les notes de piano, les silences et les mots suspendus de Jacques Higelin lorsque, à mon tour, je devenais papa. En 2015.

Et pour couronner le tout, c'est avec une immense simplicité que les paroles de cette chanson passent allègrement d'un jeu de mots à un autre. Oui vraiment, la chanson que j'aurais voulu écrire. C'est celle-ci.

Je ne trouve pas l'enregistrement original en vidéo mais je vous en propose deux versions.

D'abord en 1991, année de sortie de l'album. Ballade pour Izïa. J'aime bien la façon originale dont c'est filmé.

Et puis, vingt-deux ans plus tard, la boucle est bouclée.

Magie.

Les lundi et mardi 10 et 11 juin 2013, c'est justement son (cor)don de soi(e) elle-même, Izïa, qui vient chanter cette chanson avec son père. Grande émotion.

(attention, la vidéo commence par l'enregistrement original, le duo prend le relai à cinquante-six secondes)

Égaré, insouciant dans l'âme du printemps

 

 

Une autre, une autre.

Allez... deux.

 

Des images encore, comme celles-ci, enregistrées le 9 janvier 1995 à Grenoble.

Jacques Higelin était venu soutenir une initiative de l’association Droit au Logement. Peu à l'aise avec les discours, il avait préféré improviser une chanson pour faire l'éloge de la démocratie directe.

Celle qui se passe de commentaire
Celle qui se passe d'intermédiaire
Celle qui passe du bouche à oreille
Et de l'oreille directe au coeur.

 

 

Et maintenant, à lire...

Lors d’un concert au festival d’Antibes, en plein air. À 2 heures du matin, les organisateurs ont commencé à s’inquiéter pour le bruit. Jacques n’arrivait pas à quitter son public. Ils ont alors coupé les lumières. Mais il continuait de chanter. Puis, ils ont coupé le son. Jacques est alors descendu de scène avec sa guitare acoustique et a emmené le public avec lui sur une place, à quelques mètres de la scène. Un millier de personnes l’entouraient. Le soleil a commencé à se lever. Et Jacques chantait encore…

Daniel Colling, à l'origine de la création du Printemps de Bourges en 1977

Égaré, insouciant dans l'âme du printemps
Égaré, insouciant dans l'âme du printemps
Égaré, insouciant dans l'âme du printemps
Égaré, insouciant dans l'âme du printemps
Égaré, insouciant dans l'âme du printemps