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Déjà tard

Déjà tard

Il est donc déjà novembre. Minuit moins cinq.
La brume est déjà là et certains commencent à courir vers le précipice. Ils se précipitent quoi.

Le nouveau Bashung vient me cueillir et m'envelopper dans le brouillard de cette fin du monde.

Et finalement c'est ça qui compte le plus, dans nos vies de rats en cage et de hamsters dans les roues, pouvoir ou savoir s'arrêter. Ouvrir la cage, descendre de la roue.

Écouter un chanteur mort chanter la vie, le chien. Et les cerfs-volants qui flottaient sur la mer au sud de Montevideo.

Déjà tard
Déjà tard
Déjà tard
Déjà tard

Déjà tard. Il est déjà tard.

Le macadam de la route commence à être fabriqué. Là-bas dans un pays loin. Lointain.

La route existera un jour, noire et froide. Celle qui brûlera le cœur de celles qu'on aime tant.

Quelques-uns viendront l'étaler, ruban noir dans le vert qui meurt. Dérouler le tapis d'ébène au pays de la vie.

La route sur laquelle plus tard, bientôt, déjà, viendra se garer la voiture. La voiture on ne la connaît pas encore. Ambulance ou pire. Pimpon les petits pompiers.

Contact, électrique ou fossile. La voiture démarre et s'en va au loin. Plus loin. Là-bas.

Il est déjà tard, tu vois.