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Europe et un

Europe et un

Europe et un

Bien sûr que j'avais envie d'en parler ici. De m'inquiéter, de rire. De m'émouvoir sur ces pages. Cela a commencé en début de semaine, ou bien était-ce déjà le week-end dernier ? Avec ces chants aux fenêtres en Italie que j'avais envie et besoin de partager. Et puis tellement de choses sont apparues ailleurs.

Depuis le début ou presque, et sans discontinuité, les blagues s'échangent. Plus ou moins drôles, souvent drôles. Je suis bon public de toute façon. On ne s'est jamais autant appelés, par vidéo, par téléphone. Mais jamais par hasard.

Comment vas-tu, comment allez-vous ? Avez-vous besoin de quelque chose ?

Pas de jour de l'an à fêter
Pas de bonbons au chocolat en forme de cœurs à offrir
Pas de premier jour de printemps
Pas de chanson à chanter

En fait c'est juste un jour comme les autres

Pas de pluie d'avril
Pas de fleurs qui fleurissent
Pas de samedi de mariage pendant le mois de juin
Mais quoi que se soit, c'est quelque chose de vrai
Fait à partir de ces trois mots que je dois te dire.

Stevie Wonde

L'autre soir nous sommes brutalement entrés dans le vingt-et-unième siècle lorsqu'une grand-mère a lu une histoire du soir à sa petite-fille... au travers d'une vidéo.

 

Pendant les premiers jours, j'avais pris des notes, autant que je pouvais. Je relis certaines qui datent de dimanche dernier avec un sourire :

En utopiste, j'espère tout doucement que cette crise, crise sociale à vrai dire, qui commence, sera l'occasion de nous retrouver. De trouver des nouvelles solutions à des vieux problèmes, de mettre l'humain et le vivant au cœur de nos vies et de laisser tomber les courses au profit qui nous détruisent toutes et tous.

J'ai dit utopiste hein?, ne tapez pas.

 

Retour à la réalité.

 

Je ne sais pas vous mais malgré la situation dans laquelle nous nous retrouvons, quelque chose en moi m'émeut et me donne espoir en même temps. Toute la planète est confrontée à un seul et même problème. Je ne vais pas m'égarer dans des comparaisons hasardeuses entre un virus et des attaques terroristes telles que l'Europe, entre autre, avait connues il y a quelques années.... Mais nous voilà toutes et tous dans le même bateau.

En tant qu'européen de naissance et de pays, je suis très touché par les gestes d'amitié transfrontaliers. Nous sommes dans le dur là mais je ne doute pas (utopie me revoilà ?) que nos rapports vont évoluer après.

Dans chacun des gros pays du continent, comme au Royaume-Uni, des années de libéralisme violent ont mis à bas nos système de santé, détruit nos lieux et personnel de soins. Mais comment voulez-vous ne pas verser dans l'utopie quand le Président Macron se met à parler ainsi aux français ?

...il nous faudra demain tirer les leçons du moment que nous traversons, interroger le modèle de développement dans lequel s'est engagé notre monde depuis des décennies et qui dévoile ses failles au grand jour, interroger les faiblesses de nos démocraties.

Ce que révèle d'ores et déjà cette pandémie, c'est que la santé gratuite sans condition de revenu, de parcours ou de profession, notre État-providence ne sont pas des coûts ou des charges mais des biens précieux, des atouts indispensables quand le destin frappe.

Ce que révèle cette pandémie, c'est qu'il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d'autres est une folie.

Nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main.

J'ai envie d'y croire mais en même temps...

 

Restons chez nous donc, mettons de la distance, physique, avec nos semblables. Mais gardons nous près du cœur. Là où est la raison.

Vendredi soir, à vingt heures, les radios publiques allemandes ont diffusé à l’unisson cette version en langue italienne de la chanson des Badfinger, ici interprétée par Harry Nilsson. Un message d'amitié vers nos ami.e.s d'Italie.