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Poison d'avril

Poison d'avril

Il est venu, nous sommes tous là.
Enfin pas tous, il y a eu trépas.
Et ce trépas n'est pas très beau.

Asphixié aux informations.
Défoncé, école à la maison.
Occupé entre le yoga de quinze heures et l'apéro de dix-huit.

Il est venu, nous sommes tous là.
À vouloir sortir nu.
Ou rester dedans.

Telle est la question.
Tu y vas, tu n'y vas pas.
On a fait le tour de Netflix, non?

Il est venu, nous sommes tous là.
Tiens, j'ai lu un livre.
Rangé ma collection de Falbalas.

Le ciel est bleu.
Les oiseaux chantent.
Les banques déchantent.

Il est venu, nous sommes tous là.
Je ralentis, tu ralentis.
Elle ralentit.
La vie.

Poison d'avril !

 

Poison d'avril

Prétexte à la con. Depuis le premier avril, je pense à ce poison là. Il était temps, le trente du mois, de trouver les mots qui vont avec.

Mon voeu le plus cher est de ralentir et ralentir encore. Je ne savais pas en février dernier, lors d'un voyage en train vers la France que c'était ça que je recherchais. Prendre le train pour au final ne plus le prendre du tout. Au train où vont les choses, quand est-ce que je pourrai saisir entre mes bras ce pas plat pays qui est le mien ?

Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las, las ses beautés laissé choir
Ô vraiment marâtre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !

Mignonne, allons voir si la rose