Ce soir j'ouvre le dictionnaire français-anglais à la page des mots en U. Je cherche la définition de... Upsetter.
Y a pas.
Upset : contrarié, affecté, blessé.
Mouais.
Y a aussi bouleversé, chamboulé.
C'est pas ça.
C'est Upsetters que je cherche.
Je sais, je laisse tomber le Larousse et prend mon Assayas. Là je trouverai.
Bingo.
Bon, Perry. Perry, Lee.
J'ai déjà parlé de mes années en Irlande. J'ai bien dû vous toucher quelques mots de ma découverte du ska et des premiers reggae. Comme un navigateur perdu qui découvre une île. Ça tombe bien. C'est une île.
Je n'ai pas eu l'occasion de le dire pour Charlie Watts, d'autres l'ont dit mieux que moi : je pensais que les membres des Rolling Stone était immortels. C'est con je sais. Je le croyais vraiment.
Et ben deux immortels en moins d'une semaine, c'est plutôt rare.
Lee Perry
Voilà que Lee Perry s'est barré aussi à son tour.
Pour celles et ceux qui entendent son nom pour la première fois, le mieux serait de vous orienter vers sa page Wikipedia ici.
Sinon, et en substance...
"Lee "Scratch" Perry (né Reinford Hugh Perry, en mars 1936, en Jamaïque) était un artiste de reggae et de dub récompensé par un Grammy Award. Il a exercé une grande influence sur le développement et l'acceptation de la musique reggae et dub en Jamaïque et à l'étranger. Il occupe le plus haut niveau de la création musicale - se plaçant confortablement aux côtés de pionniers du son comme George Martin, Phil Spector et Brian Wilson.
Je marque une pause ici car c'est ce que j'avais un jour raconté à Yann je crois. Pour moi il y a George Martin, Brian Wilson, Phil Spector et donc Lee Perry. Qui l'aurait cru ? C'est Brian Wilson qui tient encore à la verticale au moment où j'écris ces mots en août 2021. Il serait tant que je parle de lui ici tiens...
La carrière musicale de Perry a commencé à la fin des années 1950 en tant qu'ingénieur du son pour le Studio One de Clement Coxsone Dodd, puis pour Wirl Records de Joe Gibbs. En 1968, Perry a créé son propre label, Upsetter, et a travaillé avec son groupe de studio The Upsetters. Ses techniques de production novatrices seront bientôt identifiées comme du "reggae" (le nouveau son n'a pas vraiment de nom à cette époque) et ses expériences sur les tables de mixage aboutissent à la création du dub.
Au cours des années 1970, Perry publie de nombreux enregistrements populaires tant en Jamaïque qu'au Royaume-Uni et devient rapidement connu pour son caractère excentrique. Il construit son propre studio, The Black Ark.
Il y produit des musiciens notables tels que Bob Marley & the Wailers, Junior Byles, The Heptones, The Congos et Max Romeo. Après l'incendie du Black Ark en 1978, Perry quitte la Jamaïque et à la fin des années 1980, il commence à travailler avec les producteurs britanniques Adrian Sherwood et Mad Professor.
Mad Professor justement tiens, encore un autre souvenir de concert avec Yann.
Quand nous avions vu Lee Perry c'était dans une de ces petites salles dublinoises et, comme attendu, l'arrivée sur scène du tout jeune septuagénaire à l'époque fut un grand moment de rire. Affublé d'une casquette avec des cds collés dessus, de partout à vrai dire, ses bras et jambes en étaient recouverts. Le voici la même année en concert à Budapest, plus sobrement accoutré.
Donc je reviens à mon dictionnaire (le Larousse).
Affecté, chamboulé. Oui ce soir je suis les deux. On en aurait bien fumé un à sa santé tiens. Une autre fois.
Ah oui au fait, upsetter, ça veut dire fouteur de merde. En herbe.
C'est bête, je termine ce court texte sans avoir pu vous proposer un morceau. Un morceau de musique je veux dire.
Impossible d'en isoler un. Allez, plouf, plouf.
Petit bonus pour les fans des Beatles.
En 1980 Paul McCartney avait été arrêté par la police japonaise où il allait passer neuf jours.
À son arrivée à Narita, Paul McCartney transporte près d'une demi-livre de marijuana dans ses bagages - une quantité dont il assurera plus tard aux autorités japonaises qu'elle était destinée uniquement à son usage personnel. Cette quantité était toutefois suffisamment importante pour justifier une accusation de contrebande et une éventuelle peine de sept ans de prison.
Au cinquième jour de prison, le ministre de la justice japonais recevait cette lettre de Lee Perry, lui demandant la remise en liberté du chanteur anglais (cliquez pour agrandir).