Comme je suis un punk, en pyjama certes mais un punk, je commence par la lettre Z.
Zanini. Le nom, déjà, est drôle. Un clown ? Oui sûrement. Un peu, beaucoup, à la folie.
Souvenir de l'avoir vu en concert, tout gamin. Moi, pas lui.
Mon père me disait, "on va voir un géant ce soir". Surpris par la taille du petit monsieur au petit chapeau, aux petites lunettes et à la petite moustache. Je m'étais pris une baffe monumentale. Je découvrais le jazz.
Bah quoi ? Le jazz c'est aussi ça. Du Livre de la Jungle de Disney à la blague potache. Ce n'est pas jouer quelques fausses notes mais pouvoir continuer de jouer tout en fausses notes.
Quelques années plus tard, bien après avoir découvert les Beatles, je me penchais sur ce coffret à la pochette cheap et moche, Les Géants du Jazz. Tout un programme, encore des géants. Et c'est justement à pas de géant que je me prenais des baffes dans la gueule, la dernière piste du troisième compact-disc m'apprenait qu'en 1970, pendant que les Beatles chantaient Let It Be, il se passait ça de l'autre côté de l'Atlantique. Gil Scott-Heron m'avait bien calmer.
Passons du Z au... C.
Survivant improbable qui aurait dû passer l'arme à gauche depuis des décennies. Bien plus drogué que le poseur Keith Richards, la vie de Crosby est une folie emprunte de folk : parfois aux relents médiévaux, parfois plus jazz (justement). Une vie faite de coups de colère, de ruptures amicales, un accident de voiture qui lui fit se tourner vers les drogues les plus meurtrières. Une vie pleine de gestes plitiques et un engagement sans faille pour la gauche. Une vie pleine d'amour aussi, Joni Mitchell bien sûr mais aussi ce geste incroyable quand il proposa à Melissa Etheridge de lui faire don de... son sperme (avec la suite qu'on connait, ou pas).
Et alors qu'il survivait à sa douzième mort, le voilà qu'il avait rejoint Bob Dylan, Van Morrison, Paul McCartney, Elvis Costello et quelques autres dans cette folie : sortir des albums pertinents et jouissifs au vingt-et-unième siècle.
C'est grâce à l'ami Michka et son émission Very Good Trip que j'ai pu apprécier le passé, le présent de Crosby. Je ne peux que vous recommander les trois épisodes qu'il lui avait consacrés (cliquez sur l'image) :
Pour celles et ceux qui voudraient faire vite, je vous recommande ce court article sur Télérama. Et bien sûr, it never gets old, la rare performance de Long Time Gone (le titre que Crosby avait écrit en apprenant l'assaissnat de Robert F. Kennedy)… avec un invité surprise.
Bye Bye Crosby, de Z à C, il s'en sont allés. On fera les autres lettres une autre fois. Je vous laisse avec une composition du jeune David Crosby.