Jeudi dernier fut le jour de mon tout premier (et dernier au moment où j'écris ces mots) entretien pour un emploi. Habillé sur mon 31 bien que l'on était que le 04 du mois, je montais dans le train
plein de confiance et de détermination pour me... pouah... pour me... hem... pour me vendre.
Ce n'est qu'en sortant du s-bahn que je réalisais que c'était aussi là ma toute première incursion dans ce qu'on appela longtemps Berlin Ouest. Ca peut sembler tout bête mais je n'avais encore
jamais eu l'occasion d'aller au delà des quelques mètres qui suivent l'ancien tracé du mur. L'ouest oui, mais pas... plein ouest. Je me retrouvais donc en plein dans l'ouest de Berlin et il m'a
fallu quelques minutes avant de réaliser qu'est ce qui me choquait tant. Les McDo et autres signes ultra-occidentaux ? Non, l'est de Berlin est également criblé de "merde à Donald" (copyright R.B.)
et de Starbuck Cafés. En fait il s'agissait tout simplement de l'architecture.
La petite place où je me trouvais devant la station de s-bhan était bordée d'immeubles des années 70. Or il s'agissait d'immeubles qui auraient très bien pu se trouver à Paris ou à Londres. Soudain
me sautait aux yeux la fascinante, la boursouflant folie architecturale de l'est de Berlin. L'expression joyeux bordel peut aussi s'appliquer à l'unique combinaison suivante: années
de régime communiste + délires modernes des années 1990/2000. Où trouver ailleurs ces grandes allées hitlériennes, des bâtiments à la grandeur et à l'austérité soviétiques liant des no
man's land à des buildings de verre et de métal nés de l'imagination d'architectes à cheval sur nos deux siècles ? Oui, définitivement, l'ouest de Berlin me semblait bien pâlot à
côté.
Moi qui voulais voir la fameuse église de Charlotenburg, je fus gâté. Elle se trouve en effet juste devant moi. Connue sous le nom de l'église du Souvenir Empereur Guillaume (Kaiser-Wilhelm-Gedächtniskirche), elle fut partiellement détruite
pendant la guerre en 1943. Tout ce qui reste du vieux bâtiment sont les ruines du beffroi, connues également sous le nom de der hohle Zahn (la dent creuse). Après
la guerre, de 1951 à 1961, une nouvelle église a été construite juste à côté des ruines de l'ancienne. Les vitraux furent réalisés par Gabriel Loire. Elle comporte une croix faite de clous provenant de l’ancienne cathédrale de Coventry détruite par des bombes nazies en Angleterre. Elle a été consacrée le 25 mai 1962,
soit le même jour que la nouvelle cathédrale de Coventry, qui comme Gedächtniskirche, a été construite à côté
des ruines de l’ancien bâtiment, qui ont été gardées comme rappel des horreurs de la guerre.
Voici deux photos prises avec mon téléphone portable, vous excuserez la qualité. Pour d'autres photos bien meilleures regardez sur internet en commençant par le lien ci-dessus au début du quatrième
paragraphe de cet article.
Puis, une vue du quartorzième étage de la boite où j'avais mon entretien:
Sur cette seconde image, on peut voir la multitude de petits stands qui consistuent un enième marché de Noël (Weihnachtsmarkt).
Enfin voilà, tout ce blabla pour ne presque rien dire de mon entretien. Parce que bon... Comme je disais plus haut, j'étais bien motivé pour parler de moi, présenter mes atouts. Résultat on aura
passé plus de temps à causer de la carrière militaire et de la vie privée de mon interlocuteur ! Un ancien soldat américain qui avait fait la première guerre en Irak de 1991. Le boulot ?
Dénommé "service clientèle", il s'agissait en fait d'un poste de pure vente où le contact client ne se faisait qu'exclusivement par téléphone. Tout ça pour dire que le poste était payé 800
EUR brut par mois... ça n'est pas lourd, même à Berlin ! Je suis convié à deux journées de formaton/introduction qui auront lieu les 7 et 8 janvier prochains. Bon on verra bien, si ce matin là je
n'ai rien de plus intéressant à faire, je m'y rendrai avec un peu le sourire aux lèvres.
Bienvenue en Europe continentale comme m'a dit mon copain Zorro. Ce n'est que le début, con-tinu-ons-le-com-bat !
Tiens pour finir, voici à quoi ressemblait le bâtiment de la boite. Au quatorzième étage donc, superbe vue sur la ville de Berlin. Je ne l'ai pas encore dit mais juste derrière se trouve le grand
zoo de la ville (d'où la girafe géante sur la droite du bâtiment). Pendant que j'attendais de passer mon entretien, je buvais un verre d'eau en regardant les singes et les lions se geler dans le
froid berlinois. Mouais... c'était un mauvais signe.