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Les télés bleues

Les télés bleues

J'arrive sur les quais pour prendre le train qui me ramènera chez moi. Je me demande alors si je n'y suis pas allé un peu fort avec mon ralobamabol. Ou plutôt si j'avais été clair sur le fait que ce n'est pas tant ce merveilleux moment historique (pardon, Historique) qui me tannait mais bien tout le batelage médiatique autour. Et puis quand je monte dans le train, mon téléphone sonne, un message de ma tante.

Oui le moment est magique, beau. Je ne voulais pas gâcher la fête. Quand les maisons, les immeubles défilent le long de la nuit à la droite et à la gauche du train, je ne vois bientôt plus qu'une myriade de télés bleus. Berlin comme Chambéry et le reste du monde regarde ce moment clé.

Maintenant nous sommes déjà demain et le défi est énorme. 

Ce soir, je ne pense pas que la télévision française aura un moment pour parler des mots de Gabrielle Hallez, elle consacrera ses journaux à l'investiture de Barack Obama. Un jour on brûle le diable américain, un autre on adule son courage. J'imagine que ce n'est pas moi qui vais changer grand chose au grand barnum des médias.



Je parle de cirque et me voilà mon ticket à la main assis au premier rang. Je suis sur mon lit quand je tape ces mots, je regarde BBC World et l'émotion est si belle. Je repense à mes larmes du 04 novembre 2008 qui avaient le même goût que celles qui roulaient le long des joues de Jesse Jackson. Je me demande ce que Nina Simone penserait de ça. Comme moi elle espèrerait certainement que les lendemains soient aussi fort et beau que l'ascension de cette nouvelle Amérique.

Et merde, voilà que je parle comme ceux que le critique ! Bravo Obamax !