Je ne sais pas si j'aurais l'occasion d'y aller cette année mais je compte bien, dans les années à venir, devenir un régulier de ce gros festival de cinéma. Ce que j'en lis, pour l'édition 2009 qui
commence après demain, me laisse la gueule ouverte avec un petit filet de bave dans lequel se reflètent à la fois un monolythe et les lunettes du père Chabrol que j'aime tant.
Sous la houlette de la rousse présidente du jury Tilda Swinton, la 59e Berlinale prend ses quartiers à Potsdamer Platz du 5 au 15 février
386 films présentés sur 10 jours, 200.000 spectateurs attendus. Si Cannes reste le rendez-vous le plus réputé du cinéma, Berlin et ses salles ouvertes à tous reste la plus grande manifestation du
7e Art du monde. Elle s'ouvrira jeudi soir avec la projection de "The International" , thriller politico-financier de l'Allemand Tom Tykwer, dont l'intrigue colle étonnamment au climat de
crise du moment. "Nous l'avons sélectionné il y a plusieurs mois mais c'est depuis presque devenu un documentaire", s'étonne le directeur du festival
Dieter Kosslick. Si Naomi Watts, actrice principale du film, n'apparaîtra pas sur le tapis rouge du Berlinale Palast, Dieter Kosslick se console en annonçant une liste de stars venus du monde
entier : Kate Winslet, Gus Van Sant, Gael Garcia Bernal, Robin Wright Penn, Keanu Reeves, Renée Zellweger ou Jean Reno.
Crise financière et mondialisation
Voilà pour le côté strass. Sur les écrans, cette édition s'annonce plutôt politique et sombre, avec de nombreux films déclinant les thèmes de la crise économique, des mouvements migratoires ou de
la malbouffe.
Inoubliable Julia dans le film de Zonca présenté l'an dernier à la Berlinale, Tilda Swinton revient cette année dans la peau de présidente du jury qui devra départager les 18 films en compétition,
parmi lesquels deux films allemands "Alle Anderen" et "Sturm" de Hans Christian Schmid, le dernier Stephen Frears
"Cheri" ou "Mei Lanfang", du Chinois Chen Kaige, le réalisateur de "Adieu ma
concubine".
L'hommage à Claude Chabrol
Il faudra compter aussi avec trois réalisateurs français en compétition. Après le succès d'"Indigènes" Rachid Bouchareb revient avec "London
River", ou la rencontre entre un parent de victimes d'attentats terroristes à Londres. Bertrand Tavernier est allé lui jusqu'en Louisiane avec Tommy Lee Jones pour tourner "Dans la brume électrique", un polar qui part sur les traces d'un tueur en série. Quant à François Ozon, il joue la carte de la surprise avec "Ricky" une comédie familiale aux accents surnaturels réunissant Alexandra Lamy et Sergi Lopez.
La 59e Berlinale honore également Claude Chabrol, 50 ans après son ours d'Or pour les "Cousins" en lui remettant la Berlinale Camera. Il présentera
dans la foulée son dernier polar "Bellamy" avec Gérard Depardieu et Clovis Cornillac au cinéma Paris. Pour une présence plus féminine il faudra aller
regarder du côté des sélections Panorama et Forum. Y sont attendues Catherine Breillat, Julie Delpy mais aussi Sophie Fillières et Chiara Mastroianni pour le délicieux "Un chat un chat" ou
la documentariste Fabienne Godet qui se penche sur la vie de Michel Vaujour dans "Ne me libérez pas, je m'en charge".
José Padilha récidive
Deux autres figures du festival 2008 feront leur retour cette année. José Padilha tout d'abord, réalisateur brésilien du très controversé Ours d'or 2008 "Tropa de Elite", revient dans un
tout autre genre avec un documentaire sur la faim,"Garapa". Costa-Gavras, président du jury de l'édition précédente puisera à nouveau à la source d'un
cinéma engagé et en prise avec son temps avec "Eden à l'Ouest", un film sur le parcours d'un émigrant voulant rejoindre Paris à tout prix. Très attendus
également, deux films hors compétition à Berlin mais en course pour les Oscars, "The Reader" adaptation du best seller de Bernard Schlink et
"Milk", le dernier Gus Van Sant avec Sean Penn.
Stéphanie PICHON (www.lepetitjournal.com/berlin.html) lundi 2 février 2009
Je crois malheureusement que cette année, je ferai ça depuis chez moi... Mais je prends date !