Si on m'avait un jour que Le Pen me ferait sourire !
En même temps on est vendredi, j'ai le sourire facile.
Déçus ou enthousiastes, politiques et syndicalistes commentent le "grand oral" du nabot laid.
Enthousiasme s'épelle U - M - P ce matin, comme souvent.
Benoît Hamon, porte-parole du Parti socialiste. "Tout change, sauf Nicolas Sarkozy, toujours aussi sûr de lui, toujours aussi sûr des bons choix qui ont été les siens et
qui ne change absolument rien à sa politique. Il n'est plus possible de poursuivre avec un président de la République qui ignore à ce point ce qu'est le difficulté, la brutalité et la
dureté de la vie quotidienne des Français."
Claude Bartolone, député PS Saint Denis. Supprimer de la taxe professionnelle, "ça ne peut pas relancer l'économie". "Si vous enlevez des moyens financiers
aux collectivités locales qui représentent à elles seules 75 % de l'investissement public, vous croyez que ça ne va pas donner un sacré coup de ralentissement à l'activité ?"
"Il a fallu que des centaines de milliers de Français descendent dans la rue
pour que Nicolas Sarkozy découvre que son plan de relance était injuste et insuffisant. Concrètement, les engagements en faveur des salariés et les contreparties demandées aux entreprises demeurent
floues."
Marielle de Sarnez, vice-présidente du Modem. "J'ai eu le sentiment qu'il y avait un décalage important entre ce que les Français exprimaient ce soir très profondément
et puis un discours assez politique, assez rôdé, avec des mots qu'on a déjà entendus."
Jean-Marc Bouvet (PCF). "A n'en pas douter, c'est une très forte déception qui domine ce soir chez toutes celles et ceux qui ont écouté le président de la République, et
qui fera grandir la mobilisation sociale dans les jours à venir. La seule mesure concrète annoncée face à la crise est la suppression de la taxe professionnelle, c'est à dire un nouveau
cadeau aux entreprises. On croit rêver !"
François Fillon, premier ministre. "Nos concitoyens ont vu un président de la République totalement engagé à leurs côtés. Dans l'épreuve, il
a fait de l'emploi une priorité. Il a souligné avec force que l'équité et la justice sociale constituaient des composantes essentielles de la mobilisation nationale face à la crise."
Jean-François Copé, président du groupe UMP à l'Assemblée. "Nicolas Sarkozy a su trouver le ton et les mots justes pour rassurer les Français, en expliquant les choix de
la France, en remettant notre action en perspective et en traçant la voie des réformes indispensables qu'il nous faut conduire."
Patrick Ollier (UMP), président de la commission des affaires économiques de l'assemblée. "Le président de la République a été extrêmement pédagogue. Il
a, avec beaucoup de pugnacité, démontré la pertinence du plan de relance, la pertinence des actions conduites."
Force Ouvriere, dans un communiqué. "Rien de concret et d'immédiat n'a été annoncéen matière de salaires, d'emploi et de services publics, les trois revendications au cœur de la
journée de mobilisation du 29 janvier 2009."
Le Parti de gauche, dans un communiqué. "Nicolas Sarkozy s'entête et enfume. Il a cherché pendant 90 minutes à profiter de la crise pour justifier sa politique tout en
bottant en touche face aux demandes des Français."
Jean-Marie Le Pen, président du Front national. "Il nous a expliqué une fois de plus ce qu'il faut faire pour résoudre les problèmes. Et une fois de plus
c'était : demain on rase gratis."
Victorin Lurel, député PS et président du conseil régional de Guadeloupe. "Le président de la République n'a pas un mot pour la Guadeloupe. Ce silence est
méprisant au moment où ce territoire de la République traverse une crise sociale de très grande ampleur, générée par la politique gouvernementale."
La CFDT, dans un communiqué. "Peu de propositions concrètes. C'est une réelle déception au regard des enjeux qui ont été posés par le mouvement du 29 janvier."
Bernard van Craeynest (CFE-CGC). "Il a ouvert beaucoup de pistes, mais il me semble surtout qu'il cherche à gagner du temps. Il y a des choses
intéressantes mais sans aucun axe stratégique clair."
"C'est un discours en trompe-l'œil, de dénonciation d'une situation qu'il a lui-même contribuée à créer. En même temps, il est assez
intelligent pour prendre la mesure du rapport de force et voir que sa politique a été condamnée par les Français, donc il essaie de donner du grain à moudre à la négociation."