Le plus court des rêves

Je crois que je n'ai jamais fait un rêve aussi court que celui que j'ai fait cette nuit.


Vous savez comme c'est avec les rêves.
Il y a des couleurs ou des chansons parfois. Mais il y a surtout des gens, des personnes et... des situations un peu folles. Qui sortent de l'ordinaire.

Alors forcément, quand on les raconte, au fur et à mesure que les mots quittent nos lèvres, nos rêves meurent et se taisent. Ils perdent de leur magie. Le moment d'exception, l'instant fou s'efface et disparait.

Certains rêves nous poursuivent pourtant.
Dans d'autres sommeils, de futures nuits, nous parvenons à laisser la même magie nous effleurer à nouveau.





Voici le mien, celui d'hier soir.
Si court que je n'ai pas peur qu'il me quitte un jour.

J'appelais quelqu'un qui m'est cher, par téléphone. Je ne me suis même pas vu composer le numéro ! J'étais déjà en ligne quand le rêve commençait. J'entendais le tuuuuuuu-tuuuuuuu de la sonnerie et quand il décrocha, comme par les petits matins de grands matchs, comme lorsque le soleil remplit sa voix, je l'entendis dire: "allo ?".

Un allo plein d'entrain, plein d'amour, de sourire. Un allo malicieux, presque comique. Deux syllabes presque chantées qui me réveillèrent immédiatement, tellement j'en fus surpris.

Je vous avais prévenu, c'est le plus court des rêves que je n'ai jamais fait.
Mais certainement un des plus beaux.