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A l'ouest rien de nouveau

A l'ouest rien de nouveau

Ce matin, comme tous les matins depuis bientôt un an, j'ai traversé Berlin d'est en ouest.

Et, comme tous les matins, j'ai souri en voyant mon troupeau dans le train. Le vilain communisme est parti. Nous sommes libres ! Libre de choisir ! Le troupeau libre consiste en une quarantaine de personnes dans mon wagon. Quarante dont environ trente ont un iPod vissé sur les oreilles. Libres ! Chacun écoute un des titres du Top 40 européen dicté par MTV, RTL 2 et les autres radios qui ne prennent plus aucun risque et diffusent leur soupe car elle vend. Ou bien pour qu'elle se vende ? Peu importe. Pascal Nègre nous expliquera ça mieux que personne. 

Ce soir, dès 17h, je file vers la Porte de Brandebourg. Je me demande si à 17h30, quand j'y arriverai, je pourrai encore l'atteindre. On y attend 100000 personnes ce soir. Un détail rapide du programme:

La journée va commencer par un service œcuménique dans l'église Gethsémani, un haut lieu de la dissidence est-berlinoise à l'époque de la RDA. Dans l'après-midi, la chancelière Angela Merkel (CDU) va se rendre en compagnie de témoins de l'époque et de militants des droits civiques à l'ancien poste-frontière de la Bornholmer Strasse, le premier à avoir ouvert ses portes le 9 novembre 1989.

Pour apporter une note poétique à cette journée, huit comédiens déguisés en anges vont se jucher sur les toits du centre-ville à l'endroit où passait le mur. Cette mise en scène est un clin d'œil au célèbre film de Wim Wenders Les Ailes du désir (tourné à Berlin en 1987).

Le soir, à partir de 19 heures, une "fête de la liberté" à la porte de Brandebourg, longtemps symbole d'une ville divisée et aujourd'hui emblème de la réunification, doit marquer le point culminant des célébrations du vingtième anniversaire de la chute du mur. Elle doit s'ouvrir avec un concert en plein air de l'orchestre du Staatsoper de Berlin, sous la direction de Daniel Barenboïm.

Après cette introduction en musique, commencera la phase solennelle. La chancelière allemande, le maire de Berlin, Klaus Wowereit (SPD) ainsi que les dirigeants des quatre puissances qui occupaient la ville (le premier ministre britannique Gordon Brown, le président français Nicolas Sarkozy, le président russe Dmitri Medvedev et la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton) doivent prendre la parole.

Ensuite, et ce sera le clou de la soirée, près d'un millier de blocs en polystyrène décorés par plus de 15 000 personnes en Allemagne et dans le monde entier, et disposés le long du tracé du mur entre le Bundestag et la Potsdamerplatz, vont tomber un à un par un effet de domino pour symboliser la fin du rideau de fer. Ce spectacle sera entrecoupé de discussions, concerts et diverses allocutions.

Cette fête doit être close par un grand feu d'artifice. Près de 100 000 personnes sont attendues par la municipalité. Les chefs d'Etat et de gouvernement sont ensuite conviés à la chancellerie fédérale pour un dîner.



Je n'ai absolument rien de prévu donc je me laisserai porter par le flot. J'ai pris mon appareil photo. Si j'en sors quelque chose d'intéressant, je posterai ici. Je vais faire partie d'une mob dont le principe est simple: faire une chaine humaine tout le long du parcours du mur (infos ici).

Même si je vous sais abreuvés à en vomir d'information sur le sujet, j'ai retenu deux liens qui m'ont beaucoup, beaucoup plu.

Une série de photos à couper (c'est le cas de le dire) le souffle. Je vous laisse voir, c'est sur le site du New York Times et c'est admirablement bien fait. Vous pouvez, à votre aise et grâce à votre souris, voir Berlin en 1985/89/90 et en 2009.

Le second lien est une superbe animation vidéo en 3D qui décrit le fonctionnement du mur et celui des barrages et autres alarmes qui empêchaient la libre circulation entre l'Est et l'Ouest. 



Bon je remets mon iPod, j'appuie sur play, j'écoute ma soupe et je vais sur Facebook écrire que je suis un homme libre et... je vous recontacte demain !