J'ai bien du mal à en revenir depuis hier.
Le coeur gonflé, je traîne mes artères entre Antraigues et Aubenas.
Mon père avait tant de fois le joli mot d'Antraigues dans sa bouche. C'est lui qui m'avait dit que "Nuit et Brouillard" était le titre fétiche de ma mère. J'ai déniché deux vidéos intéressantes
dont vous trouverez les liens en bas de page.
Mais d'abord je dois dire combien je suis soulagé ce soir.
Et hop, une petite danse !
Voici un petit instantané, hausgemacht, de mon dimanche. En janvier 1971, Martine avait dix-neuf ans. Comme écrit sur l'étiquette du vynil qui n'en finissait pas de tourner
aujourd'hui.
Je suis aussi tombé sur ces quelques mots de Jean-Ferrat, qui datent de la toute fin 2002. Il répondait au fait que son dernier album (FERRAT EN SCÈNE) se vendait si bien :
«Ce qui est pour moi un sujet de satisfaction, c'est d'avoir mis dans la rue des chansons issues de la grande poésie française, en particulier Aragon, nous disait-il. Et je l'ai fait à l'encontre
de tout ce qu'on me disait et de tout ce qu'on entend encore chez les gens de radio, chez les gens de ce métier dégueulasse, de ces marchands de merde qui tiennent aujourd'hui les propos qu'on me
tenait à cette époque: «Oh! C'est bien ce que vous faites, c'est beau, mais ça n'intéressera personne. C'est pour un petit cabaret de la rive gauche...» Et moi, j'ai prouvé le contraire. Et ces
connards, vous croyez que ça leur a servi de leçon? Non, on entend la même musique: ça c'est pour les jeunes, ça c'est pour les moins de quinze ans, les jeunes beurs, les jeunes blacks, les jeunes
citadins...»
Voici enfin deux moments bien particuliers.
Tout d'abord un fascinant dialogue entre Brassens et
Ferrat sur le thème de l'engagement.
Et puis une petite balade dans son
jardin, à Antraigues, avec Bernard Pivot.
Le coeur gonflé mais au bout du chemin, le coeur en joie. Pour qu'il y ait plus de personnes comme lui. Des combattants, des engagés, des enragés.