Il y a des moments comme ça on l'on ne se défait plus du passé. Je dis passé mais je devrais dire amour. Choses qui comptent. Choses qui m'ont fait. M'ont construit. Ma maman,
mon papa. Ces chansons.
Alors que mille connards sont encore sur cette Terre, un ardéchois vient d'en partir. Sur la pointe des pieds. Du bout de la moustache.
C'est l'été, ou le printemps, peu importe. La voiture descend des noeuds de virages, toutes vitres ouvertes. On respire le sud et les pêchers de Ruoms. Dans la Simca une cassette de Jean Ferrat.
Je savais déjà que, plus tard dans la vie, quand je rencontrerai une fille, une chanson, un arbre ou un poème, je ne saurai rien faire d'autre que d'aimer. A perdre la raison.
D'Aragon en Desnos. De Brassens en Druon.
Je crois savoir que ma mère aimait tout particulièrement cettte chanson. Alors la voici. Pas drôle, désolé. Mais c'est pas drôle la mort. Ou alors pas aujourd'hui. pas maintenant.