Grèce et Turquie, nos frères et amis sous différentes forme d'oppression
À la clôture des programmes, les écrans sont restés noirs : les trois chaînes de la télévision publique grecque ERT ont cessé d'émettre mardi 11 juin peu avant 23 heures. Quelques heures plus tôt, le porte-parole du gouvernement, Simos Kedikoglou, avait brutalement annoncé la fermeture immédiate de la télévision publique, engageant une épreuve de force inédite avec les syndicats sous la pression de ses bailleurs de fonds internationaux.
Cette fermeture a suscité une rupture dans la solidarité au sein de la coalition gouvernementale dirigé par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras : deux des trois partis de la coalition ont désapprouvé la fermeture et ont annoncé qu'ils ne voteraient pas cette mesure lorsque le décret serait présenté au Parlement pour validation.
Vers 23 heures locales, les chaînes d'ERT ont cessé d'émettre et les écrans sont devenus noirs, la police ayant neutralisé selon une source syndicale le principal émetteur situé près d'Athènes. Voici donc ce qu'ont vu nos amis et frères grecs hier soir aux alentours de 23h.
La Grèce où l'Aube Dorée continue sans vergogne sa marche.
Témoignage de mon ami Fred avec citation de l'article Grèce : le gouvernement ferme la télévision publique publié sur Okeanews.fr :
"En même temps: L’Aube Dorée va toujours plus loin dans la communication de choc, celle qui fait scandale, mais celle qui fait parler du parti néonazi grec. Cette fois, les néonazis sont allés jusqu’à imposer un festival visant à célébrer les heures noires de la Grèce comme s’il s’agissait de quelque chose de grand: la dictature de Metaxas, à la tête du pays de 1936 jusqu’à sa mort en 1941. Ils tiennent à ce que le festival tombe un 4 août, date à laquelle Metaxas, jusqu’alors premier ministre, impose son commandement absolu.
« Le festival, on le fera les 3 et 4 août et on va tous vous brûler si quelqu’un ose se mettre en travers de notre chemin » a déclaré le député Aube Dorée Dimitris Koukoutsis se référant au festival du parti néonazi prévu à la date anniversaire de la dictature de Métaxas. S’il n’y avait pas eu la junte « nous n’aurions même pas eu de toilettes dans notre pays » lance-t-il tout en ajoutant que de nombreux députés de la Nouvelle Démocratie « ferment maintenant les yeux ».
Heureusement, Juncker a dit que l'Europe s'était peut-être trompée....Ouf, ça nous rassure..."
Cet après-midi la Commission européenne dément être derrière la fermeture de la télévision publique. Les centrales syndicales grecques du privé et du public, GSEE et Adedy, ont appelé mercredi 12 juin à une grève générale de vingt-quatre heures jeudi et à un rassemblement devant le siège de la radio-télévision publique, ERT, à Athènes, pour protester contre la décision brutale du gouvernement de fermer ce service public.
Sur l'autre rive, les libertés ne sont pas à la fête non plus.
Comme le montage d'images ci-dessus l'illustre, hier, la police a arrêté des avocats de la cour d'Istanbul simplement parce que ces derniers supportaient le mouvement de protestation. Comme si cela ne suffisait pas, ces arrestations ont eu lieu DANS le Palais de Justice de la ville.
"Si on arrête ceux qui défendent les manifestants, est on encore dans un Etat de droit ?" commente un avocat au barreau d'Istanbul, témoin de la scène totalement surréaliste.
Quelles seront les prochaines arrestations ? Des médecins portant secours aux manifestants ? Des étudiants, des professeurs ? Des journalistes sont déjà en prison. La démocratie a disparu de Turquie et l'attitude d'Erdogan antogonise les réactions, les colères. "Pour nous, avocats, ces personnes ne sont plus des policiers turcs, ce sont des ennemis" conclut le témoin ci-dessus.
C'est bien peu mais c'est déjà beaucoup : gardons un oeil ouvert sur ce qu'il se passe au sein de notre beau continent et au delà du Bosphore. Une grosse pensée pour nos amis et frères de Turquie et de Grèce.