Bien sûr, comme beaucoup en Europe, nous laissons derrière nous une courte période de grand froid. Et il y a encore quelques jours, je m'amusais à faire croire que la neige était là pour de bon. Mais la vérité est que je mentais.
L'hiver n'a pas vraiment commencé à Berlin. Ou alors il a hoqueté mais n'a jamais vraiment parlé. En nous promenant cet après-midi c'était à se demander si nous lui disions adieu ou à bientôt.
Pour essayer de capturer la fonte de ces morceaux d'hiver posés sur l'eau, on se fait reporters de saison entre glace et lumière.
Ne rien faire et juste laisser nos yeux danser autour de l'étendue.
Parfois c'est comme si le soleil venait se planter dans le lac pour simuler un restant de glace.
Et puis, au fond de l'eau, des coquillages passent d'une saison à une autre...
Déjà, trop vite, il nous faut repartir vers un lundi au coeur d'une saison qui n'existait pas vraiment. Remarquera-t-on seulement le printemps quand il arrivera en explosant ses fleurs à nos visages, à nos figures ?
Le titre de cet article est un clin d'oeil à cinquante-six pages qui feront toujours partie de moi. Le livre s'appelle La ville qui n'existait pas et est signé Enki Bilal.