Sous la neige du Mali
Ce matin j'ai joué à la Marche de l'Empereur pour faire les dix minutes qui séparent mon bureau de la gare de s-bahn Tiergarten.
Comme à son habitude, elle est venue toute timide, dansante et virevoltante à couler dans les airs par petit groupe de cinq, de cent, de mille. En sortant de chez moi, plus tôt ce matin, je jonglais avec trois flocons au bout de mon nez. Et puis soudain, ce fut le Grand Nord, le froid en moins. L'Alaska, Palin en moins (on respire mieux). L'antarctique de Jean-Louis Etienne, raquettes en moins (on prend plus le temps).
Comme dit le dicton de Kreuzberg "il neige des ours blancs et des bébés phoques". À peine pouvais-je garder les yeux ouverts, je n'y voyais que du blanc. Que du blanc.
Avec une telle couleur dominante, j'aurais plutôt dû me laisser aller vers 1968 et un album des p'tits gars de Liddypool.
Et bien non. Grâce à mon oncle Christian, je traverse ce drôle d'hiver en compagnie du bien nommé Jacky Molard Quartet & Foune Diarra Trio. Comme son nom l'indique, il s'agit des retrouvailles de deux groupes. L'un est malien, l'autre breton : le Foune Diarra Trio et le Jacky Molard Quartet.
Je n'avais pas attendu la neige pour me perdre entre Brest et Bamako.
Mais ce matin, en marchant dans la neige, avec ces airs qui tantôt me ramènent en Irlande et tantôt m'envoient tâter de la kora, c'est un vrai plaisir des sens. Vous savez combien j'aime me perdre dans ces dédales de genres. Mélange des sens (justement), rencontre des couleurs. Le blanc de la neige et la noirceur des nuits maliennes.
Pour en savoir plus sur cette belle équipée, je vous recommande ce petit reportage de dix minutes.
En attendant, je continue de poser mon pas qui s'efface derrière moi dans la neige. Rejoignez-moi. Vous serez surpris d'entendre combien la musique celte et la musique africaine se marient si bien.
Merci Christian !