Sel et poivre,
Salt and pepper,
Sgt. Pepper.
Tu as aujourd'hui cinquante ans. Je t'ai découvert un mois d'avril ou de mai. C'était il y a vingt-trois ans, lors d'un échange scolaire. À Londres. Sur une cassette.
Je ne connaissais de toi que tes chansons bleues. C'est donc avec force et magie que tu m'as cueilli entre Getting Better, Lovely Rita et ta fabuleuse reprise. Je me souviens du bus entre Croydon et les bords de la Tamise. Bande-son.
Les années passant, tu as vite disparu. Tu es allé te cacher à l'ombre d'albums que j'écoutais bien plus souvent que toi. À commencer par ton contraire, immaculé et plus jeune d'une année. Mais anniversaire oblige, on t'a dépoussiéré et tu n'as jamais été aussi attirant. On entend avec beaucoup plus de clarté le Brian Wilson qui est venu t'inspirer ici ou là. Mais avant tout, on entend le génie de McCartney, celui de Lennon aussi. Et surtout l'incroyable présence de Ringo Starr.
Cette fanfare était déjà surannée en 1967 et même si à présent elle incarne, elle aussi, cet été de l'amour, elle n'a jamais mieux fait sonner ses cuivres qu'à contre-temps. Je te rassure, en 2017, ta collection de chansons est plus désuète que jamais. C'est comme ça que je t'aime. Coloré, débordant de fleurs mais suranné.
Maintenant passe moi le sucre.
C'était il y a cinquante ans, un sacré bout de temps. Ou pas. Hier. Aujourd'hui. Une drôle de fête avec des affreux nez criblés de pustules, des vieux messieurs en costume et des jeunes gens ...