Menu
Adieu Guignols

Adieu Guignols

Le pluriel du titre fait toute la différence puisque Guignol, lui, vient de fêter ses deux cents-dix  ans. Et il pète le feu le bougre.

Je ne vais pas faire dans le larmoyant ni dans l'anti-Bolloré. La pourriture pourrit d'elle-même. Encore un autre capitaine d'industrie, que l'on ne regrettera pas.

Mais je me souviens forcément de ces lundi soirs, mardi soirs... jusqu'aux vendredi soirs. Rendez-vous quotidiens qui étaient à l'époque le moment de désinvolture et de critique des puissants à la télé du soir. Les Guignols de l'Info. Critique des idiots aussi. À raison, à tort. Preuve ultime de leur importance, le lendemain matin, dans toutes les cours de récréation, on refaisait les sketchs de la veille. De Papin à Chirac. Accents et tics de langage compris.

Quelques années avant, on faisait la même chose après avoir regardé le Bébête Show qui, depuis, avait pris un sérieux coup de vieux. Quand il a disparu, on trouvait même ça nul à chier (Roucas et Collaro). Un peu comme les Inconnus, supplantés par les Nuls. En 2018, je me surprends pourtant à rire plus volontiers devant les trois premiers que les quatre seconds (un autre naufrage de la vieillesse ?). Ce fut ensuite leur tour à eux, les Guignols, d'être démodés. Certainement moins grinçants. Toujours des belles voix mais avec des textes qui avaient perdu de leur mordant. Et puis... le Petit Journal est arrivé entre-temps. Et un jour, Quotidien sera aussi has been (comment ça ils le sont déjà ??).

Il reste que les Guignols ont survécu à quelques unes de leurs marionnettes (et pas des moindres). Je me souviens encore des disparitions de Gainsbourg ou encore Mitterrand. Toujours traitées avec pudeur et émotion.

 

Il y a quelques jours, c'était leur adieu (à jamais). Trente ans, putain trente ans. Et Chirac est toujours là (enfin presque) (enfin libre).

 

Adieu Guignols