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A la neige

A la neige

J'aimerais pouvoir dire que les Beatles m'ont accompagné à chaque instant de ma vie. Qu'ils étaient près de moi dans mes darkest hours, à me consoler. Ou bien que leur musique a entrainé mes plus folles fêtes, mes plus belles amitiés et amours. La vérité est que chaque fois que leur musique m'accompagne c'est parce que je l'ai choisi.

J'ai été bien triste cette année mais jamais lorsque les larmes ravageaient ma gorge, mes yeux, mon coeur, jamais je n'ai fait l'effort d'appuyer sur la touche play. Perdu dans la tristesse, je n'avais pas envie de voir quatre marioles faire la fête ou balancer des vannes.



Ceci est un de mes moments fétiches de leur courte carrière. C'est aussi une de mes chansons favorites.
Nous sommes en 1965 et les Beatles jouent dans un film, HELP!. Les meilleurs moments du film feront passer la trilogie AUSTIN POWERS pour du Kubrick. Mais comme dans chaque film des Beatles il y a ces moments uniques, plus ou moins réussis, où on voit les Fabs faire ce qu'ils font de mieux: de la musique. Plus de quarante ans après, on a ainsi pour plusieurs de leurs titres de véritables... vidéos-clips.

En 1965, ils viennent de délaisser leurs habits de boys band et commence sérieusement à en avoir marre de jouer les singes savants devant des milliers de pisseuses (au sens propre du terme !) qui par leurs cris couvrent la faible amplification de leur sound system. Leur composition évoluent. Attention leurs compositions n'ont JAMAIS cessé d'évoluer et, pareillement, elles évolueront encore et toujours. Leur second film, intitulé HELP! donc, est en couleur et c'est au gré des envies des quatre garçons que les lieux de tournage sont décidés.

"On veut du soleil, de la plage...
- on veut des cocotiers !!
- oui ok, c'est bien gentil mais nous sommes en février !
- allons aux Bahamas !"

Ou encore:
"On n'a jamais skié ! on pourrait inclure une scène dans les Alpes ?!"


Nous voici dans en Autriche, le 20 mars 1965, à Obertauern.
"Ticket To Ride" est un titre principalement écrit et donc chanté par le plus mort des Beatles, John. Comme souvent, tristesse, douleur de s'être fait plaqué mais tout ça passablement dissimulé sous les traits d'une pop song. C'est un titre qui pue la mélancolie quand on l'écoute autant de fois qu'un beatlemaniaque (j'en suis un je crois bien).

Aiguisée au couteau comme d'habitude, la voix de Lennon me transperce ici. Que dire de la seconde voix hurlée de McCartney ? Fabuleuse, tout simplement. Il hurle certaines phrases (au hasard: "The girl that's driving me mad" ou encore "She would never be free") dans un cri qui passe par dessus tout le désespoir de Lennon. Il y aussi la batterie de Ringo qui, innovant comme jamais, nous pond cette fois un rythme de hip-hop avant l'heure sur les couplets. Bon j'arrête là pour le son.

Les images, un chouette film, vraiment. J'aime beaucoup la petite blague très Grondyesque avec les fils électriques à 1'26''. Et que dire du petit copain de Ringo à 2'08'' ? Pour le coup c'est moi la pisseuse tiens. A chaque fois que je le vois je ne peux que sourire. Mais le plus drôle reste bien sur la formidable maladresse des quatre garçons sur des skis ! Je dois dire ici le petit secret qui entoure cette scène du film. Les Beatles se sont donc retrouvés sur les pistes en Autriche en mars 1965 mais, bien évidemment pour quatre jeunes gars de Liverpool, n'avaient jamais skié de leur vie ! Le réalisateur, Richard Lester, a donc décidé de les lâcher au sommet des pistes, de leur donner une tape dans le dos et... de filmer le résultats. Avec plutôt un sacré résultat !

Les garçons étaient pleins à craquer de marijuana pendant ces séquences. A écouter au casque si vous le pouvez, le son très fort bien sur et en grand écran !

 




Et merci à ceux qui ont tout lu !
Rien que pour vous et pour les autres (les tricheurs), voici une interprétation en live de ce même titre. C'est sale, rugueux, ce n'est pas propre comme l'enregistrement studio ci-dessus mais au moins c'est rock et c'est roll. Nous sommes ici le 11 avril 1965, c'est la remise de prix annuelle de l'hebdo musical le NME (New Musical Express) et, rappelez-vous, nous sommes encore dans la préhistoire des concerts rock. Pardonnez donc les défauts. Je préfère prévenir car nous vivons maintenant dans un monde aseptisé où, de Britney Spears à U2, on nous balance des live parfois meilleurs que les enregistrements studio.

TICKET TO RRRRRRIDE brother !