Menu
Jiberne, tiberne, iloueliberne

Jiberne, tiberne, iloueliberne

J'hiberne.

À vrai dire j'hiberne depuis la fin du mois d'août.

Il faut dire que les ibères sont rudes comme le disait Goscinny.

Jiberne, tiberne, iloueliberne

Et puis cette fin août, j'étais déjà morose. Il y avait (déjà, seulement) trente ans que ma maman est allée se perdre dans les méandres de l'Isère.

"Isère", vous avez dit "Isère" ? Comme c'est... bizarre. Et triste. Et con. Et mouillé.

Et pendant ce temps là, une autre mère, celle d'Aral, se dessèche à vue d’œil.

Jiberne, tiberne, iloueliberne
Jiberne, tiberne, iloueliberne

Les gorges s'égorgent. Les mers s'assèchent et meurent. Et quand elles ne s'assèchent pas, elle se font cimetières pour migrants. Enfants, mamans. Noyés.

Jiberne, tiberne, iloueliberne

Bientôt toute la glace aura fondu et nous serons réduits à envoyer un message en morse vers les étoiles pour demander à un hypothétique voyageur cosmique de nous secourir.

Goo goo g'joob !

Jiberne, tiberne, iloueliberne

Allez bonne nuit.

Pour l'heure et pour fermer les yeux sur ces malheurs, j'hiberne.J'enfile mon bonnet je ferme les écoutilles.

C'est égoïste, je sais. Living is easy with eyes closed.
Mais là, c’est plus fort que moi. Comme un besoin de rêver pour oublier toute la laideur du monde.