Il y a cent ans aujourd'hui Antonio Botella avait la belle idée de naître dans un monde au moins aussi laid que le nôtre.
Sardinier au large de Safi, chauffeur du Général Leclerc, amoureux de sa Nena sur laquelle il se penchait comme l'ombre d'un olivier sur une vigne sauvage et sucrée. Et grand-père silencieux quand il ne criait pas, victime de ses grandes oreilles qui devaient tant siffler.
Je l'ai déjà écrit ici, ses yeux brillaient des mille feux de l'enfance. "Des petites lumières qui dansaient dans ses pupilles me disaient qu'on est toujours un enfant".
Le savais-tu, petit garçon et vieil enfant, que le jour de tes cent ans il ferait gris mais doux à Budapest ? Qu'un de tes bouts d'ADN traverserait le Danube en sifflotant La Vie en Rose et en pensant à toi ? C'est un peu grâce à toi que ma vie est teintée de cette couleur. Le grand-père en noir et blanc qui m'inondait de couleurs.
Bon anniversaire... feliz cumpleaños abuelo.
Tu as cent ans et je vois tes yeux quand je ferme les miens.